Affiches, flyers, brochures, logos… tous les supports passent entre les mains de spécialistes en graphisme. Ils ont la charge de mettre en forme les éléments qui composent ces supports, de les rendre attrayants… Experts de la communication visuelle, ils développent des chartes graphiques, crééent l’identité visuelle de leurs clients. En agence Web, de communication ou de publicité, en entreprise ou en tant qu’indépendant, les graphistes ont pour mission de traduire une idée en image. Découvrez le point de vue de Jonathan Guérin, graphiste et Webdesigner.
1. Pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
Actuellement graphiste/webdesigner indépendant à Nantes, j’accompagne les TPE et les PME dans leurs campagnes de communication (Web et Print) et j’interviens en tant que sous-traitant pour les agences de communication.
2. Quel est votre parcours ?
Attiré par les Arts graphiques depuis mon plus jeune âge, j’ai tout d’abord effectué un cursus en Arts plastiques (Bac L), puis des études théoriques en Histoires des Arts. J’ai ensuite effectué des études de psychologie qui m’ont été utiles pour comprendre les comportements humains et les enjeux de la transmission de l’information. Enfin, j’ai suivi une formation professionnalisante pour parfaire mes compétences sur les logiciels de la PAO (Adobe Suite) afin de devenir infographiste print. J’ai récemment achevé une formation complémentaire afin d’être au point en conception Web. Mon parcours est moins linéaire que celui d’autres graphistes, mais je suis aujourd’hui un véritable couteau-suisse de la communication, exerçant un métier proche de mes aspirations antérieures.
3. Quel est selon vous, l’importance de l’image dans la communication ?
À mon sens, l’image est incontournable en communication, même si celle-ci est indissociable du texte. On dit qu’une image vaut mille mots, car elle participe à rendre le message attractif tout en facilitant sa mémorisation. L’identification personnelle (photos d’êtres humains en situation) ou l’humour par exemple, contribuent largement à appuyer l’argumentaire d’un texte ou d’une accroche.
4. Quels outils privilégiez-vous ?
La palette d’outils du graphiste est relativement large, mais tout travail créatif commence par être conceptualisé avec une feuille de papier et un crayon. Un fois les idées rassemblées, on peut ensuite les mettre en forme via la combinaison de divers logiciels. Mes logiciels de prédilection sont (évidemment) : Photoshop, Illustrator et InDesign.
5. Quel regard portez-vous sur les professionnels à double-casquette « graphistes Web et print » ?
Il s’agit généralement de professionnels qui ont du s’adapter aux nouveaux besoins de leur clientèle, afin que celle-ci ait un interlocuteur unique pour l’ensemble de leur communication. Pour les besoins d’une petite entreprise, ce double savoir-faire de la part d’un freelance peut être d’une grande utilité, mais pour les travaux plus spécifiques, je conseille vivement aux entreprises de s’entourer de spécialistes soit Web, soit print, afin d’éviter certaines déconvenues. Pour le graphiste, il est préférable de s’entourer d’un large réseau de professionnels (ex : développeurs web, référenceurs SEO) plutôt que de chercher à acquérir sans cesse de nouvelles compétences ; il gagnera du temps et son travail ne perdra pas en qualité.
6. Quels conseils donneriez-vous à un débutant souhaitant se lancer dans le métier d’infographiste ?
La condition de l’infographiste créatif en immersion professionnelle est souvent mise à mal, car la créativité de celui-ci est souvent bridée. Afin d’éviter le règne de la frustration, je conseille aux néophytes du métier de commencer par faire un travail sur eux-mêmes en n’oubliant pas qu’ils sont avant tout des techniciens au service d’une clientèle ; être ouvert d’esprit et à l’écoute des autres facilite réellement les relations commerciales.
Je leur conseille aussi d’avoir conscience de la réalité pécuniaire du marché et de faire en sorte de ne pas « casser » leur prix afin de préserver leur activité et celle de leurs concurrents.
Enfin, je leur conseille de renforcer leur crédibilité et leur savoir-faire en se spécialisant dans un domaine particulier (ex : la mise en page de catalogues, la création de logotypes ou encore le packaging) et de choisir des cibles types récurrentes (ex : architectes, campings, vignerons…).
7. Quelles productions graphiques donneriez-vous comme exemples ? Où puisez-vous l’inspiration ?
J’ai une prédilection pour l’artiste Keith Haring, ses oeuvres sont éloquentes et épurées à la manière de ce que doit être un bon design graphique. Tout dire en seulement quelques traits, c’est sans doute ce qu’il y a de plus dur à faire !
Le Web regorge d’informations et de sites spécialisés, pour ma part j’utilise un Pinterest afin de collecter par thème les travaux que je trouve intéressants. Pour le reste, il faut juste être curieux et rester alerte ; une expo, une BD prise par hasard à la bibliothèque de quartier ou encore un voyage sont autant de choses qui apporteront beaucoup au graphiste.